gné d’environ cent pieds ; nous éteignîmes alors ce second feu avant qu’il eût fait beaucoup de progrès ; mais du point où ils avaient allumé l’herbe la première fois, il se répandit dans les bois à une grande distance. Comme nous apercevions toujours les Indiens, je fis tirer au milieu des palétuviers, vis-à-vis d’eux, un fusil chargé à balle, pour les convaincre qu’ils n’étaient pas encore au delà de notre portée. Dès qu’ils entendirent le sifflement de la balle, ils doublèrent le pas, et nous les perdîmes bientôt de vue. Nous crûmes qu’ils ne nous causeraient plus d’inquiétude ; mais nous fûmes frappés bientôt après du son de leur voix, qui sortaient des bois, et nous nous aperçûmes qu’ils se rapprochaient peu à peu de nous. J’allai à leur rencontre, accompagné de M. Banks et de quatre autres personnes. Lorsque nous fûmes en vue les uns des autres, ils firent halte, excepté un vieillard, qui s’avança vers nous ; et, après avoir prononcé des mots que nous fûmes très-fâchés de ne pas entendre, il retourna vers ses compagnons, et ils firent retraite à pas lents : cependant nous trouvâmes moyen de nous emparer de quelques-uns de leurs dards, et nous continuâmes à les suivre l’espace d’un mille. Nous nous assîmes alors sur des rochers d’où nous pouvions observer leurs mouvemens, et ils s’assirent aussi à environ trois cents pieds de distance. Un instant après, le vieillard s’avança de nouveau vers nous, portant dans sa main une javeline sans pointe :
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