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dèrent ensuite à venir à bord ; je les y laissai fort contenu, suivant ce que je puis juger, et je m’embarquai avec M. Banks, pour jeter un coup d’œil sur le pays, et surtout pour satisfaire une curiosité qui nous tourmentait ; en examinant si la mer, autour de nous, était aussi dangereuse que nous l’imaginions. Après avoir fait environ sept ou huit milles au nord, le long de la côte, nous gravîmes une très-haute colline, et nous fûmes bientôt convaincus que nos craintes ne nous exagéraient pas le danger de notre situation : de quelque côté que nous tournassions les yeux, nous n’apercevions que des rochers et des bancs de sable sans nombre, et nul autre passage qu’à travers les détours tortueux des canaux qui se trouvaient dans les intervalles de ces écueils, et où l’on ne pouvait naviguer sans s’exposer à des périls et à des difficultés extrêmes. Nous retournâmes donc au vaisseau aussi inquiets qu’au moment de notre départ ; plusieurs Indiens y étaient encore ; douze tortues que nous avions sur le pont avaient attiré leur attention plus fortement que tous les autres objets qu’ils avaient vus dans le vaisseau.

» Le 19, dans la matinée, dix autres naturels vinrent nous voir : nous en aperçûmes encore sur le bord d’une rivière voisine six ou sept, parmi lesquels il y avait des femmes entièrement nues, ainsi que le reste des Indiens que nous avons rencontrés dans ce pays. Ils apportaient avec eux un plus grand nombre