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tes îles situées par 15° 41′ de latitude sud, et à environ quatre lieues de la côte ; je les appelai Hope islands (îles de l’Espérance), parce que, dans notre danger, le dernier objet de notre espoir, ou plutôt de nos désirs, aurait été d’y aborder. À midi nous étions à environ trois lieues de la terre ; la sonde rapportait alors douze brasses, et nous avions plusieurs bancs de sable en dehors de nous. La voie d’eau n’avait pas augmenté ; mais, afin d’être prêts à tout événement, nous fîmes des préparatifs pour larder une autre bonnette. L’après-midi, j’envoyai le maître avec deux canots pour sonder à l’avant du vaisseau et pour chercher un havre où nous pussions nous radouber. À trois heures nous vîmes une ouverture qui avait l’apparence d’un havre ; mais les canots trouvèrent que l’eau n’était pas assez profonde pour le vaisseau. Quand le soleil fut près de se coucher, comme plusieurs bas-fonds nous entouraient, nous mîmes à l’ancre à environ deux milles de la côte. La pinasse était toujours en mer avec un des contre-maîtres, qui revint à neuf heures, et rapporta qu’à environ deux lieues sous le vent il venait de découvrir un havre où l’eau était profonde, et qui offrait d’ailleurs toutes les commodités qu’on pouvait désirer pour débarquer sur la côte, ou pour mettre le vaisseau à la bande.

» En conséquence de cette découverte, je levai l’ancre, le 14, à six heures du matin. Malgré toutes les précautions que je pris, nous