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lances ; un troisième coup de fusil les força de s’éloigner, après avoir encore jeté une lance ; alors on débarqua. On visita les huttes de ces sauvages, et on y laissa des présens.

On ne put avoir aucune communication avec ces Indiens. Quand le vaisseau eut rempli ses pièces à eau, il quitta cette baie, à laquelle le grand nombre de plantes nouvelles que MM. Banks et Solander y trouvèrent, fit donner le nom de Botany-Bay (baie de Botanique).

Trois lieues au nord, il vit une baie ou havre dans lequel il lui sembla que le mouillage était fort bon ; il le nomma port Jackson. Il continua ainsi à ranger la côte, sur laquelle il apercevait souvent de la fumée, et distinguait à l’aide des lunettes d’approche des troupes d’Indiens. Une seule fois on en vit qui regardaient le vaisseau avec beaucoup d’attention. C’était le premier exemple de curiosité que l’on eût observé parmi eux.

On ne saurait qu’imparfaitement les obligations que nous avons à ces hommes intrépides qui ont tant augmenté la sphère de nos connaissances, si l’on ne se formait pas en même temps une idée de tout ce qui leur en a coûté pour nous les donner. Écoutons le capitaine Cook. Il y a de quoi admirer et frémir.

« Depuis notre arrivée sur la côte de la Nouvelle-Hollande, nous avions navigué sans accident le long de cette côte dangereuse, où la mer, dans une étendue de vingt-deux degrés