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rencontré fréquemment des monceaux de goëmons ; mais je ne saurais en conclure qu’il y eut quelque terre dans le voisinage, parce que j’ai appris, à n’en pouvoir douter, qu’une quantité considérable de graines qui ne croissent que dans les îles de l’Amérique sont jetées toutes les années sur la côte d’Irlande, laquelle est éloignée de douze cents lieues.

» Voilà les raisons sur lesquelles je me fonde pour avancer qu’il n’existe point de continent au nord du 40e degré de latitude sud ; je ne puis pas affirmer également qu’il n’y en ait point au sud du 40e. parallèle ; mais je suis si éloigné de vouloir décourager les entreprises qu’on pourrait faire encore pour résoudre enfin une question qui a été long-temps l’objet de l’attention de plusieurs nations, que, mon voyage ayant réduit à un si petit espace l’unique position possible d’un continent de l’hémisphère méridional au nord du 40e. degré de latitude, ce serait dommage de laisser plus long-temps cette portion du globe sans l’examiner, doutant qu’une expédition faite pour cet objet procurerait probablement de grands avantages. On résoudrait d’abord la question principale si long-temps incertaine ; et quand on ne trouverait point de continent, on pourrait découvrir dans les régions du tropique de nouvelles îles, parmi lesquelles il y en a vraisemblablement beaucoup qui n’ont été encore reconnues par aucun vaisseau d’Europe. Topia nous a fait de temps en temps la description de plus