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le voyage de l’Endeavour a démontré que la terre vue par ces marins ne faisait pas partie d’un continent comme on l’a cru. Il a aussi entièrement détruit les argumens physiques dont on s’est servi pour prouver que l’existence d’un continent austral était nécessaire à la conservation de l’équilibre entre les deux hémisphères ; car, sur ce principe, ce que nous avons déjà prouvé n’être que de l’eau rendrait trop léger l’hémisphère méridional. Dans notre route au nord, après avoir doublé le cap Horn, lorsque nous étions au 40e. degré de latitude, notre longitude était de 110, et à notre retour au sud, après avoir quitté Oulietea, quand nous nous retrouvâmes au 40e. degré de latitude, notre longitude était de 145 degrés. Lorsque nous fûmes au 30e. degré de latitude nord et sud, la différence de longitude entre les deux routes était de 21 degrés ; cette différence resta la même jusqu’à ce que nous fussions descendus au 20e. degré de latitude ; mais un simple coup d’œil sur la carte fera mieux entendre ceci que la description la plus détaillée. Cependant, comme on trouvera dans cette carte un grand espace qui s’étend jusqu’aux tropiques, et qui n’a été visité ni par nous, ni à notre connaissance, par aucun navigateur ; et comme on verra d’ailleurs qu’il y a assez de place pour un continent austral qui s’étendrait au nord sous une latitude sud très-élevée, je vais donner des raisons qui me portent à croire qu’au nord du 40e. degré de latitude sud, il n’y