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qu’il demande « Quel village est-ce ici ? » on lui répondrait « Hackney. » Supposons encore qu’il réitère la même question avec un air d’incertitude et de doute, on lui dirait : « it is Hackney indeed, oui, vraiment, c’est Hackney. » Si le Zélandais savait écrire, et qu’il fît un journal pour ses compatriotes, il y mettrait que, pendant sa résidence parmi nous, il a été au village appelé Itishackneyindeed. Les insulaires du grand Océan emploient les articles te ou ta au lieu du he ou du ko des Zélandais ; mais ils se servent également du mot oeïa, et lorsque nous commençâmes à apprendre la langue, nous tombâmes par là dans plusieurs méprises ridicules.

» En admettant que ces îles, ainsi que celles du grand Océan, ont originairement reçu leurs habitans du même pays, il restera toujours à savoir quel est ce pays. Nous pensâmes unanimement que ces peuples ne viennent pas de l’Amérique, qui est située à l’est de ces contrées ; et à moins qu’il n’y ait au sud un continent d’une médiocre étendue, il s’ensuivra qu’ils viennent de l’ouest.

» Notre navigation a certainement été défavorable aux idées qu’on s’était formées d’un continent austral, puisque nous avons parcouru sans le trouver au moins les trois quarts des positions dans lesquelles on suppose qu’il existe. Tasman, Juan Fernandès, Lhermite, Quiros et Roggeween, sont les principaux navigateurs dont on ait cité l’autorité dans cette occasion ;