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le corps n’eut pas quelques cicatrices des blessures qu’elle s’était faites, comme un témoignage de sa douleur pour la perte d’un parent ou d’un ami. Quelques-unes de ces blessures étaient si récentes, que le sang n’était pas encore entièrement étanché ; ce qui prouve que la mort avait frappé quelqu’un sur la côte pendant que nous y étions. Cette circonstance était d’autant plus extraordinaire que nous n’avions point appris qu’on eût fait aucune cérémonie funéraire. Quelques-unes de ces cicatrices étaient très-larges et très-profondes, et nous avons vu plusieurs habitans dont elles défiguraient le visage. Nous avons encore observé dans ce pays un monument d’une autre espèce : c’était une croix dressée près du canal de la Reine Charlotte.

» Après avoir décrit le mieux qu’il m’a été possible les usages et les opinions des habitans de la Nouvelle-Zélande, ainsi que leurs pirogues, leurs filets, leurs meubles, leurs outils, leur habillement, je remarquerai que les ressemblances que nous avoins trouvées entre ce pays et les îles du grand Océan, relativement à ces différens objets, sont une forte preuve que tous ces insulaires ont la même origine, et que leurs ancêtres communs étaient natifs de la même contrée. Suivant la tradition de chacun de ces peuples, ses pères vinrent, il y a très-long-temps, d’un autre pays. D’après cette même tradition, ce pays s’appelait Hiouidja ; au reste, la conformité des langages paraît établir ce fait