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pas nous empêcher de leur souhaiter un meilleur prédicateur.

» Nous n’avons pu savoir quels hommages ils rendent aux divinités qu’ils reconnaissent ; mais nous n’avons point vu de lieux destinés au culte public, comme les moraïs des insulaires du grand Océan. Cependant nous avons aperçu près d’une plantation de patates douces, une petite place carrée environnée de pierres, au milieu de laquelle on avait dressé un des pieux pointus qui leur servent de bêche, et auquel était suspendu un panier rempli de racines de fougère. En questionnant les naturels sur cet objet, ils nous dirent que c’était une offrande adressée à leurs dieux, par laquelle on espérait les rendre plus propices, et obtenir d’eux une récolte abondante.

» Nous ne pouvons pas nous former une idée précise de la manière dont ils disposent de leurs morts. Les rapports qu’on nous a faits sur cet objet ne sont point d’accord. Dans les parties septentrionales delà Nouvelle-Zélande, ils nous dirent qu’ils les enterraient ; et dans la partie méridionale nous apprîmes qu’on les jetait dans la mer. Il est sûr que nous n’avons point vu de tombeaux dans le pays, et qu’ils affectaient de nous cacher avec une espèce de secret mystérieux tout ce qui est relatif à leurs morts. Mais quels que soient leurs cimetières, les vivans sont eux-mêmes des espèces de monumens de deuil. À peine avons-nous vu une seule personne de l’un ou de l’autre sexe dont