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jours tenue à ses côtés ; et il lui fit signe de l’attendre jusqu’à son retour. M. Banks s’assit avec Tomio, et fit pendant environ une demi-heure la conversation, autant qu’il le put, par signes. Le chef revint, portant en sa main la tabatière et la boîte de la lunette, et il les rendit : la joie était peinte sur son visage avec une force d’expression qu’on ne rencontre que chez ces peuples. En ouvrant l’étui de la lunette, on s’aperçut qu’elle était vide ; la physionomie de Toubouraï-Tamaïdé changea sur-le-champ : il prit M. Banks une seconde fois par la main, sortit précipitamment avec lui hors de la maison, sans prononcer une seule parole, et le conduisit le long de la côte en marchant fort vite. Lorsqu’ils furent à environ un mille de distance de la maison, ils rencontrèrent une femme qui donna au chef une pièce d’étoffe ; il la prit avec empressement, et continua son chemin en la portant à sa main. Solander et M. Monkhouse les avaient suivis ; ils arrivèrent enfin à une maison où ils furent reçus par une autre femme à qui le chef donna la pièce d’étoffe, et il fit signe à nos messieurs de lui donner aussi quelques verroteries ; ils satisfirent à sa demande, et après que la pièce d’étoffe et les verroteries eurent été déposées sur le plancher, la femme sortit et revint une demi-heure après avec la lunette, en témoignant à cette occasion la même joie que nous avions remarquée auparavant dans le chef. Ils nous rendirent nos présens avec une inflexible résolution