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porté des plaintes à l’un d’eux sur un vol commis à bord du vaisseau par un insulaire, il donna au voleur plusieurs coups de pied et de poing, que celui-ci reçut comme un châtiment infligé par une autorité à laquelle il ne devait point faire de résistance, et dont il n’avait pas droit de marquer du ressentiment. Nous n’avons pas pu apprendre si cette autorité se transmettait par héritage ou par élection ; mais nous avons remarqué que dans cette partie de la Nouvelle-Zélande, ainsi que dans d’autres, les chefs étaient des homme âgés. Nous avons appris cependant que, dans quelques cantons, l’autorité des chefs était héréditaire.

» Nous avons trouvé dans les parties méridionales de la Nouvelle-Zélande de petites sociétés qui semblaient avoir plusieurs choses en commun, et en particulier leurs belles étoffes et leurs filets de pêche. Elles conservaient leurs étoffes, qui étaient peut-être des dépouilles de guerre, dans une petite hutte construite pour cet effet au milieu du bourg. Dans presque toutes les maisons, nous vîmes des hommes travailler aux filets, dont ils rassemblaient ensuite les différentes parties pour les joindre ensemble. Les habitans de la Nouvelle-Zélande semblent faire moins de cas des femmes que les insulaires du grand Océan ; et telle était l’opinion de Topia, qui s’en plaignait comme d’un affront fait au sexe. Nous remarquâmes que les deux sexes mangeaient ensemble ; mais nous ne savons pas avec certitude la manière dont ils