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dant la pente des coîlinos offrait des plates-formes fort longues, pourvues de pierres et de dards : elles servent probablement de retraites à ces peuples, quand ils sont réduits à la dernière extrémité. Effectivement les hommes qui sont en haut peuvent combattre avec beaucoup d’avantage contre ceux qui sont au-dessous, en faisant pleuvoir sur eux des dards et des pierres, tandis qu’il est impossible à ceux-ci de lancer ces armes avec une égale force. Il est probable que les forts ne servent à ceux qui en sont les maîtres que pour réprimer une attaque subite ; car, comme les défenseurs de la place n’ont point d’eau, il leur serait impossible de soutenir un siége. Cependant ils y amassent des quantités considérables de racines de fougère et de poissons secs ; mais ce sont probablement des provisions de réserve pour les disettes qui surviennent de temps en temps, comme nos observations ne laissent aucun lieu d’en douter. D’ailleurs, pendant que l’ennemi rôde dans le voisinage, il peut être aisé aux habitans du fort de se procurer de l’eau sur le penchant de la colline, au lieu qu’ils ne pourraient pas recueillir de même de la racine de fougère, ni prendre du poisson.

» Les peuples de ces cantons paraissent sentir tous les avantages de leur situation ; ils avaient l’air de vivre dans la plus grande sécurité ; leurs plantations étaient plus nombreuses, leurs pirogues mieux décorées, ils avaient de plus belles sculptures et des étoffes plus