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apportées à bord par le vieillard, quelques-unes semblaient avoir des yeux factices et des ornemens dans les oreilles, comme si elles eussent été vivantes. Celle que M. Banks acheta fut vendue avec beaucoup de répugnance. Elle paraissait avoir été celle d’un jeune homme d’environ quatorze ou quinze ans ; et par les contusions que nous aperçûmes à l’un des côtés, nous jugeâmes qu’elle avait été frappée de plusieurs coups violens ; il lui manquait même près de l’œil une partie de l’os. Ceci nous confirma dans l’opinion que ces insulaires ne font point de quartier, et qu’ils ne gardent aucun prisonnier, pour les tuer et les manger dans la suite, comme les habitans de la Floride ; car, s’ils avaient conservé des prisonniers, ce pauvre jeune homme, qui n’était pas en état de faire beaucoup de résistance, aurait probablement été du nombre ; nous savons d’ailleurs qu’il fut tué avec les autres, puisque le combat s’était passé peu de jours avant notre arrivée.

» Nous avons donné ailleurs une description assez détaillée des bourgs ou hippahs de ces peuples, qui sont tous fortifiés ; depuis la baie Plenty (d’Abondance) en faisant le tour par le nord jusqu’au canal de la Reine Charlotte, les habitans semblent y résider habituellement ; mais dans les environs de la baie de Pauvreté et d’autres baies de la côte orientale, au sud de la baie Plenty, nous n’avons point vu de hippahs. Les maisons y étaient isolées et dispersées à une certaine distance l’une de l’autre ; cepen-