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le champ. Nous n’avons pas eu occasion de voir travailler les laboureurs ; mais nous avons examiné l’instrument qui leur sert à la fois de bêche et de charrue. Ce n’est qu’un long pieu, étroit et aiguisé en tranchant à un des bouts, avec un petit morceau de bois attaché transversalement à peu de distance au-dessus du tranchant, afin que le pied puisse commodément le faire entrer dans la terre ; ils retournent des pièces de terre de six ou sept acres d’étendue avec cet instrument, quoiqu’il n’ait pas plus de trois pouces de large ; mais le sol, étant léger et sablonneux, offre peu de résistance.

» C’est dans la partie septentrionale de la Nouvelle-Zélande que l’agriculture, l’art de fabriquer des étoffes, et les autres arts de la paix, semblent être mieux connus et plus pratiqués. On en trouve peu de vestiges dans la partie méridionale ; mais les arts qui appartiennent à la guerre sont également florissans sur toute la côte.

» Leurs armes, peu nombreuses, sont très-propres à détruire leurs ennemis ; ils ont des lances, des dards, des haches de bataille et le patou-patou. La lance a quatorze ou quinze pieds de long ; elle est pointue aux deux bouts, et quelquefois garnie d’un os ; on l’empoigne par le milieu, de sorte que la partie de derrière balançant celle de devant, elle porte un coup plus difficile à parer que celui d’une arme qu’on lient par un des bouts. Ces peuples n’ont ni frondes, ni arcs. Ils lancent le dard, ainsi