Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/293

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ter à la description qui a déjà été donnée de leur manière de rôtir les alimens, sinon que la longue broche à laquelle ils attachent la viande est placée obliquement vers le feu ; à cet effet ils engagent l’extrémité de la broche sous une pierre, et ils la soutiennent à peu près dans le milieu avec une autre ; selon qu’ils approchent plus ou moins de l’extrémité cette seconde pierre, ils augmentent ou diminuent comme il leur plaît le degré d’obliquité de la broche.

» Dans l’île du nord de la Nouvelle-Zélande, nous avons aperçu des plantations d’ignames, de patates et de cocos ; mais nous n’en avons point vu dans l’île du sud. Les habitans de cette partie du pays doivent donc vivre uniquement de racines de fougère et de poisson, si l’on en excepte les ressources accidentelles et rares qu’ils peuvent trouver dans les oiseaux de mer et les chiens. Il est certain qu’ils ne peuvent pas se procurer de la fougère et du poisson dans toutes les saisons de l’année, puisque nous en avons vu des provisions sèches mises en tas, et puisque quelques-uns d’entre eux témoignèrent de la répugnance à nous en vendre, surtout du poisson, lorsque nous avions envie d’en acheter pour l’embarquer. Cette circonstance paraît confirmer le sentiment où je suis, que ce pays fournit à peine à la subsistance de ses habitans, que la faim porte en conséquence à des hostilités continuelles, et excite naturellement à manger les cadavres de ceux qui ont été tués dans les combats.