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et elle a toujours une assez belle apparence ; car elle est fabriquée avec des fibres de la même plante, qui est luisante comme la soie. Ils la manufacturent dans une espèce de châssis de la grandeur de l’étoffe, qui a ordinairement cinq pieds de long et quatre de large ; les fils de la chaîne sont attachés au bout du châssis. La trame se fait à la main, ce qui doit être un travail très-ennuyeux.

» Ils font à l’extrémité de ces deux espèces d’étoffe des bordures ou franges de différentes couleurs, comme celles de nos tapis. Ces bordures sont faites sur différens modèles, et travaillées avec une propreté et même une élégance qui doivent paraître surprenantes, si l’on considère qu’ils n’ont point d’aiguilles. Le vêtement dont ils tirent le plus de vanité est une fourrure de chien ; ils l’emploient avec tant d’économie, qu’ils la coupent par bandes, qu’ils cousent sur leur habit à quelque distance l’une de l’autre ; ce qui prouve que les chiens ne sont pas communs dans leur pays. Ces bandes sont aussi de diverses couleurs, et disposées de manière à produire un effet agréable. Nous avons vu, mais rarement, des habillemens ornés de plumes au lieu de fourrures ; et un seul qui était entièrement couvert de plumes rouges de perroquet.

» Les femmes, contre la coutume générale de leur sexe, semblent donner moins d’attention à leur habillement que les hommes. Elles portent ordinairement leurs cheveux courts,