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puisse imaginer. Il est composé de feuilles du végétal précédemment cité : ils coupent ces feuilles en trois ou quatre bandes, et lorsqu’elles sont sèches, ils les entrelacent les unes dans les autres, et en forment une espèce d’étoffe qui tient le milieu entre le roseau et le drap : les bouts des feuilles, qui ont huit ou neuf pouces de longueur, s’élèvent en saillie à la surface l’étoffe, comme la peluche ou les nattes qu’on étend sur nos escaliers. Il faut deux pièces de cette étoffe, si on peut lui donner ce nom, pour un habillement complet : l’une est attachée sur les épaules avec un cordon, et pend jusqu’aux genoux : ils attachent au bout de ce cordon une aiguille d’os, qui passe aisément à travers les deux parties de ce vêtement de dessus, et les joint ensemble : l’autre pièce est roulée autour de la ceinture et pend presqu’à terre. Les hommes ne portent pourtant cet habit de dessous que dans des occasions particulières ; mais ils ont une ceinture à laquelle pend une petite corde destinée à un usage très-singulier. Les insulaires du grand Océan se fendent le prépuce, afin de l’empêcher de couvrir le gland. Les habitans de la Nouvelle-Zélande ramènent au contraire le prépuce sur le gland ; et, afin de l’empêcher de se retirer par la contraction naturelle de cette partie, ils en nouent l’extrémité avec le cordon attaché à leur ceinture. Le gland paraissait être la seule partie de leur corps qu’ils fussent soigneux de cacher ; ils se dépouillaient sans le moindre