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leur peau. Les marques du visage sont ordinairement spirales ; elles sont tracées avec beaucoup de précision, et même d’élégance, celles d’un côté correspondant exactement à celles de l’autre. Les marques du corps ressemblent un peu aux circonvolutions des ouvrages à filigrane ; mais on aperçoit dans ces marques une telle fécondité d’imagination, que, de cent hommes qui semblaient au premier coup d’œil porter exactement les mêmes figures, nous n’en trouvâmes pas deux qui en eussent de semblables, lorsque nous les examinâmes de près. La quantité et la forme de ces marques étaient différentes dans les diverses parties de la côte ; et comme les Taïtiens les placent principalement sur les fesses, dans la Nouvelle-Zélande, c’était quelquefois la seule partie du corps où il n’y en eût point ; et en général elle était moins marquée que les autres.

» Ces peuples ne teignent pas seulement leur peau ; ils la barbouillent aussi avec de l’ocre rouge ; quelques-uns la frottent avec cette matière sèche ; d’autres l’appliquent en larges taches, mêlée avec de l’huile qui reste toujours humide : aussi n’était-il pas possible de les toucher sans remporter des marques de peinture ; de sorte que les hommes de notre équipage qui donnaient des baisers aux femmes du pays en portaient les traces empreintes sur le visage.

» L’habillement d’un habitant de la Nouvelle-Zélande est, au premier coup d’œil d’un étranger, le plus bizarre et le plus grossier qu’on