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devez d’abord me faire un présent convenable, et venir ensuite coucher une nuit à terre avec nous, car la lumière du jour ne doit point être témoin de ce qui se passera entre vous. »

» Ils ne sont pas aussi propres sur leurs personnes que les Taïtiens, parce que, ne vivant pas dans un climat aussi chaud, ils ne se baignent pas si souvent ; mais l’huile dont ils oignent leurs cheveux, comme les Islandais, est ce qu’ils ont de plus dégoûtant. Cette huile est une graisse de poisson ou d’oiseau fondue ; les habitans les plus distingués l’emploient fraîche ; mais ceux d’une classe inférieure se servent de celle qui est rance, ce qui les rend presque aussi désagréables à l’odorat que des Hottentots. Leurs têtes ne sont pas exemptes de vermine, quoique nous ayons observé qu’ils connaissent l’usage des peignes d’os et de bois. Ils portent quelquefois ces peignes dressés sur leurs cheveux comme un ornement ; mode qui règne aujourd’hui chez les dames d’Europe. Les hommes ont ordinairement la barbe courte et les cheveux attachés au-dessus de la tête, et formant une touffe où ils placent les plumes d’oiseau de différentes manières et suivant leur caprice. Les uns les font avancer en pointe de chaque côté des joues, ce qui rendait à nos yeux leur figure difforme. Quelques-unes des femmes portent leurs cheveux courts, et d’autres les laissent flotter sur leurs épaules.

» Les deux sexes ont le corps marqué de ta-