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ordinaires ne sont pas soumises à une longue préparation ; ils en fabriquent aussi leurs cordons, leurs lignes et leurs cordages, qui sont beaucoup plus forts que tous ceux qu’on fait avec du chanvre. Ils tirent de la même plante, préparée d’une autre manière, de longues fibres minces, luisantes comme la soie, et aussi blanches que la neige ; ils manufacturent leurs plus belles étoffes avec ces fibres, qui sont aussi d’une force surprenante. Leurs filets, qui sont quelquefois d’une grandeur énorme, sont faits de ces feuilles : tout le travail consiste à les couper en bandes de largeur convenable, qu’on noue ensemble.

» Une plante qu’on peut si avantageusement employer à tant d’usages utiles serait une acquisition importante pour l’Angleterre, où elle croîtrait, selon toute apparence, sans beaucoup de peine, car elle paraît être très-vivace et ne pas exiger un sol particulier. On la trouve également sur les collines et dans les vallées, sur le terrain le plus sec et dans les marais les plus profonds ; elle semble pourtant préférer les lieux marécageux, car nous avons observé qu’elle y était plus grande que partout ailleurs.

» Nous vîmes une grande abondance de sable ferrugineux dans la baie de Mercure ; par conséquent on doit trouver du minerai de fer à peu de distance. Quant aux autres métaux, nous n’avons pas assez de connaissance du pays pour former des conjectures sur cette matière.