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et une plante entièrement inconnue en Europe, dont les insulaires font leur nourriture, et qui nous parut très-désagréable. Les plantes cultivées, bonnes à manger, se bornent aux ignames, aux patates douces et aux cocos. On voit des champs d’ignames et de patates qui ont plusieurs acres de surface ; un vaisseau qui aborderait ici en automne, lors de la récolte, pourrait en acheter autant qu’il le désirerait.

» Les naturels du pays cultivent aussi des citrouilles ; ils font avec leurs fruits toutes sortes de vases. Nous avons trouvé dans cette île le mûrier à papier, dont les insulaires du grand Océan fabriquent leurs étoffes ; mais il est si rare, que, quoique les habitans de la Nouvelle-Zélande en fassent également une étoffe, ils n’en ont que ce qu’il leur en faut pour la porter comme un ornement dans les trous qu’ils font à leurs oreilles.

» Parmi les végétaux de ce pays, aucun ne porte de fruits, à moins qu’on ne veuille donner ce nom à une baie qui n’a ni douceur ni saveur, et que les enfans seuls prenaient la peine de recueillir. Les insulaires se servent, au lieu de chanvre et de lin, d’une plante qui l’emporte sur toutes celles qu’on emploie ailleurs aux mêmes usages. Ses feuilles ressemblent à celles des glaïeuls ; les fleurs sont plus petites et en plus grand nombre ; une variété les a jaunes ; l’autre, rouge foncé. Les feuilles de ces plantes qui composent leurs vêtemens