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le canal de la Reine Charlotte, et ceux qui s’avancèrent vers nous au-dessous des montagnes couvertes de neige ; nous n’avons aperçu de traces ultérieures de population que les feux qui furent vus à l’ouest du cap Saunders, vers son extrémité méridionale.

» L’aspect d’Iheïnomaoué annonce un pays moins ingrat, quoique très-inégal et moins montagneux ; toutes les hauteurs sont boisées, et chaque vallée a un ruisseau d’eau douce. Le sol de ces vallées, et celui des plaines, est en général léger, mais fertile ; et, suivant l’opinion de MM. Banks et Solander, et d’autres personnes éclairées, tous les grains, les végétaux et les fruits d’Europe y réussiraient à merveille. Les plantes qu’on y trouve nous ont fait croire que les hivers y sont plus doux qu’en Angleterre : nous avons reconnu que l’été n’y était pas plus chaud, quoique la chaleur fût plus uniforme ; de sorte que si les Européens formaient un établissement dans ce pays, il leur en coûterait peu de soins et de travaux pour y faire croître en grande abondance tout ce dont on a besoin.

» Excepté les chiens et les rats, nous n’avons pas vu de quadrupèdes dans ce pays ; les rats sont même en si petit nombre, que plusieurs de nos gens n’en ont jamais aperçu un seul. Les chiens vivent avec les habitans, qui les nourrissent uniquement pour les manger : il n’est pas probable qu’il s’y trouve d’autres quadrupèdes ; en effet, l’objet principal de la va-