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priâmes de tirer son filet hors de l’eau, afin que nous pussions l’examiner, et il fit sur-le-champ ce que nous demandions : ce filet était de forme circulaire, étendu par deux cerceaux, et avait sept ou huit pieds de diamètre. Le haut était ouvert, et au fond étaient attachées des mollusques pour servir d’appât : il faisait tomber ce fond dans la mer, comme s’il l’eût étendu à terre ; et quand il croyait avoir attiré assez de poisson, il tirait doucement son filet, jusqu’à ce qu’il fût près de la surface de l’eau, de manière que les poissons étaient soulevés sans s’en apercevoir ; alors il donnait tout à coup une secousse qui les enveloppait dans le filet. Par cette méthode très-simple il avait pris une grande quantité de poissons ; il est vrai qu’ils sont si abondans dans cette baie, que la pêche n’y exige ni beaucoup de travail, ni beaucoup d’adresse.

» Ce jour-là même quelques-uns de nos gens trouvèrent au bord du bois, près d’un creux ou four, trois os de hanches d’hommes, qu’ils rapportèrent à bord, nouvelle preuve que ces peuples mangent la chair humaine. M. Monkhouse, notre chirurgien, rapporta aussi d’un endroit où il avait vu plusieurs maisons désertes les cheveux d’un homme, qu’il avait trouvés parmi plusieurs autres choses suspendues à des branches d’arbres.

» Notre vieillard tint sa promesse le 20 au matin, et nous apporta à bord quatre têtes d’hommes ; les cheveux et la chair y étaient en-