Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/255

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ça, et alors leur hardiesse s’accroissant avec leur nombre, ils commencèrent les danses et les chansons qui sont les préludes de leurs batailles. Toutefois ils différalent toujours l’attaque ; mais deux détachemens coururent vers chacun de nos bateaux, et entreprirent de les traîner sur la côte ; cette tentative parut être le signal du combat, car ceux qui étaient autour de nous s’avancèrent en même temps sur notre ligne. Notre situation était trop critique alors pour rester plus long-temps oisifs ; je tirai donc un coup de fusil chargé à petit plomb contre un des Indiens les plus proches, et M. Banks et deux des nôtres firent feu immédiatement après. Nos ennemis reculèrent alors un peu en désordre ; mais un des chefs qui était à environ trente pieds de distance les rallia ; il s’avança en agitant son patou-patou, et, appelant à grands cris ses compagnons, il les conduisit à la charge. Le docteur Solander, qui n’avait pas encore tiré son coup de fusil, le lâcha sur ce champion qui s’arrêta brusquement en sentant qu’il était blessé, et s’enfuit ensuite avec les autres ; cependant, loin de se disperser, ils se rassemblèrent sur un monticule où ils semblaient attendre un chef assez déterminé pour les conduire à une nouvelle attaque. Comme ils se trouvaient hors de la portée de notre plomb, nous tirâmes à balle, mais sans les atteindre ; ils restèrent toujours attroupés, et nous demeurâmes à peu près un quart d’heure dans cette situation. Sur ces entrefaites, le vaisseau, d’où