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facilement ; de sorte que, si un ennemi forçait la palissade extérieure, il devait en emporter d’autres avant que la place fut entièrement réduite, en supposant que les Indiens défendissent opiniâtrement chacun de ces postes. Un passage étroit, d’environ douze pieds de long, et aboutissant à l’avenue escarpée qui vient du rivage, en forme la seule entrée : elle passe sous une des plates-formes ; quoique nous n’ayons rien vu qui ressemblât à une porte ou à un pont, elle pourrait aisément être barricadée, de manière que ce serait une entreprise très-dangereuse et très-difficile que d’essayer de la forcer ; en un mot, on doit regarder comme très-forte une place dans laquelle un petit nombre de combattans déterminés se défend aisément contre les attaques que pourrait former avec ses armes, tout le peuple de ce pays. En cas de siége, elle paraissait être bien fournie de toutes sortes de provisions, excepté d’eau : nous aperçûmes une grande quantité de racines de fougère, qui leur sert de pain, et de poissons secs amoncelés en tas ; mais nous ne remarquâmes pas qu’ils eussent d’autre eau douce que celle d’un ruisseau qui coulait tout près et au-dessous du pied de la colline. Nous n’avons pas pu savoir s’ils ont quelque moyen d’en tirer de cet endroit pendant un siége, ou s’ils connaissent la manière de la conserver dans des calebasses ou d’autres vases ; ils ont sûrement quelque ressource pour se la procurer ; car autrement il leur serait inutile de faire des amas