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avancés beaucoup plus loin, le long de la côte, avant de se jeter à la mer. La chaloupe, entrée dans une grande baie, découvrit au fond une troupe d’insulaires armés de grandes lances comme les premiers. Elle se préparait à débarquer quand une pirogue se détacha du rivage pour venir à sa rencontre. Dès que les Indiens se furent approchés, Topia leur dit que ces étrangers étaient des amis, et que, s’ils voulaient venir à bord, on leur donnerait des clous ; on leur en montra pour les attirer ; ils hésitèrent quelque temps, puis s’avancèrent, et reçurent les clous avec un air de satisfaction. Trois d’entre eux sautèrent dans la chaloupe ; le premier de ceux-là s’empara de la poire à poudre de M. Banks, qui eut beaucoup de peine à la rattraper. Comme on craignait qu’ils ne devinssent plus entreprenans, on leur tira des coups de fusil par-dessus la tête ; ils sautèrent à la mer. Les insulaires défièrent les Anglais au combat ; enfin on s’entendit ; les insulaires promirent de mettre bas leurs lances et leurs massues ; mais les Anglais étaient en trop petit nombre pour souscrire à la condition proposée par les Indiens qu’ils y descendraient sans armes. La négociation semblait terminée, lorsque les insulaires se hasardèrent à s’approcher de la chaloupe. Ils vendirent tranquillement une petite quantité de leurs effets et quelques armes, et reçurent des clous en échange. Ils dirent que, si l’on voulait avoir des provisions, il fallait