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lander eurent bien du plaisir à leur faire des présens ; car ils n’avaient jamais vu des enfans plus jolis et mieux vêtus. L’un d’eux était une petite fille d’environ six ans ; elle avait une espèce de robe rouge, et autour de sa tête une grande quantité de cheveux tressés, ornement qu’ils appellent tamou, et qu’ils estiment plus que tout le reste de ce qu’ils possèdent : elle était assise au bout d’une natte de trente pieds de long, sur laquelle aucun des spectateurs, malgré la grande foule, n’osait mettre le pied ; elle s’appuyait sur le bras d’une femme d’environ trente ans, d’une figure agréable, et qui était probablement sa nourrice. Nos messieurs allèrent à elle ; dès qu’ils en furent près, ils lui offrirent quelques verroteries ; elle tendit la main pour les recevoir avec autant de grâce qu’aurait pu le faire la femme la mieux élevée de l’Europe. »

On leur donna le spectacle d’une danse bouffonne : ailleurs ils virent une troupe de danseurs parmi lesquels étaient quelques-uns des principaux habitans de l’île. Les danseuses portaient sur leur tête des cheveux tressés, ornés de fleurs de jasmin arrangées avec goût. Elles avaient le cou, la gorge, les épaules, les bras nus : la gorge était parée de deux touffes de plumes noires. Elles dansaient avec grâce ; leurs pas mesurés s’accordaient avec le son des tambours. Pendant que les femmes dansaient, les hommes exécutaient une espèce de pantomime dialoguée.