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prennent partout la modération et l’humanité.

« MM. Banks et Solander passèrent le 1er. août à terre, et ils furent fort contens des naturels du pays, qui semblaient tous les craindre et les respecter, et avoir cependant pour eux la plus grande confiance. Les insulaires se comportaient comme s’ils eussent senti que ces deux étrangers avaient en même temps les moyens de leur causer du mal et l’intention de n’en pas faire usage. Les hommes, les femmes et les enfans se rassemblaient autour d’eux et les suivaient partout où ils allaient. Loin que personne leur fît des malhonnêtetés, lorsqu’ils rencontraient dans leur chemin des mares d’eau ou de boue, ces insulaires se disputaient à qui les porterait sur leur dos. On les conduisit dans les maisons des principaux personnages, et ils furent reçus d’une manière tout-à-fait nouvelle ; le peuple, qui les suivait, courait en avant dès qu’ils approchaient de l’habitation, en laissant cependant un espace suffisant pour leur passage. Quand ils entraient, ils trouvaient les insulaires qui les avaient précédés rangés en haie de chaque côté d’une longue natte étendue sur la terre, et sur l’extrémité de laquelle était assise la famille. Ils rencontrèrent dans la première maison qu’ils visitèrent des petites filles et des jeunes garçons habillés avec la plus grande propreté, et qui restaient à leur place en attendant que les étrangers s’approchassent d’eux et leur donnassent quelque chose. MM. Banks et So-