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dant ils sont si paresseux, qu’il ne put pas les engager à monter avec lui sur les collines ; ils disaient que la fatigue les tuerait, s’ils entreprenaient cette course. Les femmes sont très-jolies, et en général nous les trouvâmes plus belles que celles de Taïtï, quoique nous n’en ayons vu aucune en particulier qui égalât en beauté quelques Taïtiennes. Ces insulaires sont moins timides et moins curieux que les habitans de l’île que nous venions de quitter. Nous avons déjà dit que, lorsqu’ils vinrent à bord du vaisseau, ils ne firent ni questions ni recherches ; quand nous tirions nos armes à feu, ils étaient effrayés, il est vrai, mais ils ne tombaient pas par terre de crainte comme les Taïtiens, lorsqu’ils entendirent nos fusils pour la première fois. On pourrait facilement donner d’autres raisons de cette différence ; le peuple d’Houaheiné n’avait pas, comme celui de Taïti, vu le Dauphin ; l’explosion d’un canon ou d’un fusil excitait dans le second l’idée d’une destruction subite ; et l’autre, qui n’en avait jamais éprouvé les effets, ne regardait ces instrumens comme terribles que par le son qu’ils produisaient. Quoique Topia nous eût dit que ces insulaires n’étaient pas voleurs, cependant nous en surprîmes un en flagrant délit. Sur les plaintes que nous en fîmes à ses compatriotes, ils le punirent par la bastonnade. »

Les Anglais visitèrent ensuite Oulietea. Topia fit en débarquant les mêmes cérémonies qu’à Houhaheiné. Cette île, suivant le rapport de To-