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pour examiner de plus près un objet qui avait auparavant fort excité sa curiosité : c’était une espèce de coffre ou d’arche, dont le couvercle était cousu avec délicatesse et revêtu proprement de feuilles de palmier : cette arche était posée sur deux bâtons, et soutenue par de petites consoles de bois très-bien travaillées. Les bâtons semblaient servir à transporter l’arche d’un endroit à l’autre, à la manière de nos chaises à porteurs. Il y avait à l’un des bouts un trou carré, et au milieu du carré un anneau qui touchait les côtés en quatre points, et laissait les angles ouverts, ce qui formait un trou rond dans un carré. La première fois que M. Banks vit ce coffre, l’ouverture de l’extrémité était bouchée avec un morceau d’étoffe, à laquelle il ne voulut pas toucher : probablement il renfermait alors quelque chose, mais il trouva la seconde fois que l’étoffe était enlevée, et en examinant l’intérieur, il le trouva vide. La ressemblance générale de ce coffre avec l’arche d’alliance parmi les Juifs est remarquable ; mais ce qui est encore plus singulier, c’est que, lorsque nous en demandâmes le nom au valet de Topia, il nous dit qu’il s’appelait Eouhavéeno-Eatoua (la Maison de Dieu) ; il ne put pas nous expliquer autrement sa signification et son usage.

» Ces insulaires semblent être plus vigoureux et d’une stature plus grande que ceux de Taïti, M. Banks en mesura un qui avait six pieds trois pouces et demi de hauteur ; cepen-