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par les châtimens qui, dans d’autres nations, sont absolument indispensables pour maintenir l’existence de la société. Topia nous a dit pourtant que l’adultère et le vol se punissent quelquefois : dans tous les cas d’injure ou de délit la punition du coupable dépend de l’offensé. Le mari, dans un premier transport de ressentiment, punit quelquefois l’adultère de mort, lorsqu’il surprend les coupables en flagrant délit ; mais s’il n’y a point de circonstances qui provoquent sa colère, la femme en est ordinairement quitte pour quelques coups. Comme la punition n’est autorisée par aucune loi, et qu’il n’y a point de magistrat chargé de la vindicte publique, les coupables échappent souvent au châtiment, à moins que l’offensé ne soit le plus fort ; cependant un chef punit de temps en temps ses sujets immédiats pour les fautes qu’ils commettent les uns envers les autres, et même il châtie des insulaires qui ne dépendent point de lui, lorsqu’ils sont supposés s’être rendus coupables de quelque délit dans son propre district.

» Après nous être séparés de nos amis de Taïti, nous fîmes petites voiles. Le vent était favorable, et le temps très-beau. Topia nous dit que quatre des îles voisines, qu’il désignait par les noms d’Houaheiné, Oulietea, O-Taha et Bolabola, étaient à une journée ou deux de navigation de Taïti ; il ajouta que nous y trouverions en abondance des cochons, de la volaille et d’autres rafraîchissemens qui nous