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venus dans les pirogues, nous présentèrent le même symbole de paix, qu’on sait avoir été en usage parmi les anciennes et puissantes nations de l’hémisphère septentrional, une branche d’arbre. Nous le reçûmes en faisant des signes qui annonçaient nos dispositions amicales et notre contentement, et comme chacun d’eux tenait une branche à sa main, aussitôt nous fîmes tous de même.

» Conduits par Ouaou, ils marchèrent avec nous environ un demi-mille vers l’endroit où le Dauphin avait fait son eau ; quand nous y fûmes arrivés, ils s’arrêtèrent, et mirent à nu le terrain en arrachant toutes plantes : alors les principaux d’entre eux y jetèrent les branches d’arbre qu’ils tenaient, en nous invitant par signes à faire la même chose. Nous montrâmes à l’instant combien nous étions empressés à les satisfaire ; et afin de donner plus de pompe à la cérémonie, je fis ranger en bataille les soldats de marine, qui marchèrent en ordre, et placèrent leurs rameaux sur ceux des Indiens, et nous suivîmes leur exemple. Nous continuâmes ensuite notre marche, et lorsque nous fûmes parvenus au lieu de l’aiguade, les Indiens nous firent entendre par signes que nous pouvions occuper ce canton ; mais nous ne le trouvâmes pas convenable. Cette promenade dissipa la timidité que la supériorité de nos forces avaient d’abord inspirée aux insulaires ; ils prirent de la familiarité. Ils quittèrent avec nous l’aiguade, et nous firent passer à travers