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et à une suite nombreuse, composée principalement des fils cadets de sa tribu. Quelques-uns de ceux-ci exercent dans la maison de l’éri des emplois particuliers ; mais nous ne pouvons pas dire exactement de quelle nature ils sont. Les uns étaient appelés eooua no éri, et d’autres ouhanno no éri ; les barons nous envoyaient souvent leurs messages par ces officiers. De toutes les cours des éris, celle de Toutahah était la plus brillante, et il ne faut pas s’en étonner, puisqu’il administrait le gouvernement au nom d’Outou, son neveu, qui était éri rahié d’Obereonou, et vivait sur ses terres. L’enfant du baron ou éri, ainsi que celui du souverain ou éri rahié, succède dès le moment de sa naissance au titre et aux honneurs de son père. Un baron, qui était un jour appelé éri, et dont on n’approchait qu’en faisant la cérémonie d’ôter une partie de ses vêtemens et de découvrir la partie supérieure de son corps, est réduit le lendemain à l’état de simple particulier, si sa femme est accouchée d’un fils la nuit précédente. Tous les témoignages de respect qu’on rendait à son autorité passent à son enfant, s’il ne le massacre pas en naissant ; mais le père reste toujours possesseur et administrateur des biens. Parmi les raisons qui ont contribué, à former les sociétés appelées arreoï, cette coutume peut y avoir eu quelque part.

» S’il arrive que les insulaires voisins forment une attaque générale contre l’île, chaque