Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/221

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

fie fini. Ils croient encore que ce premier père, entraîné par l’instinct universel à propager son espèce, et n’ayant pas d’autre femelle que sa mère, en eut une fille, et qu’en s’unissant avec cette fille, il donna naissance à plusieurs autres avant de procréer un garçon ; que cependant à la fin il en mit un au monde ; et que celui-ci, conjointement avec ses sœurs, peupla le monde.

» Outre leur fille Tettooumatatayo, les premiers parens de la nature eurent un fils, qu’ils appelaient Tané. Ils donnent à Taroataihetoumou, la Divinité suprême, le nom emphatique de Producteur des tremblemens de terre ; mais ils adressent plus ordinairement leurs prières à Tané, qui, à ce qu’ils imaginent, prend une plus grande part aux affaires du genre humain.

» Leurs éatouas ou dieux subalternes, en très-grand nombre, sont des deux sexes ; les hommes adorent les dieux mâles, et les femmes les dieux femelles. Ils ont chacun des moraïs, auxquels des personnes d’un sexe différent ne sont pas admises, quoiqu’ils en aient aussi d’autres où les hommes et les femmes peuvent entrer. Les hommes font les fonctions de prêtres pour les deux sexes ; mais chaque sexe a les siens ; et ceux qui officient pour les hommes n’officient pas ordinairement pour les femmes, e± réciproquement.

» Les Taïtiens croient que l’âme est immortelle, ou au moins qu’elle subsiste après la mort, et qu’il y a pour elle deux états de dif-