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gent sur le soleil pendant le jour, et sur les étoiles pendant la nuit. Ils distinguent toutes les étoiles par des noms particuliers ; ils connaissent dans quelle partie du ciel elles paraîtront durant chacun des mois où elles sont visibles sur l’horizon ; ils savent aussi, avec plus de précision que ne le croira peut-être un astronome d’Europe, le temps de l’année où elles commencent à paraître ou à disparaître.

» Nous n’avons pas pu acquérir une connaissance parfaite de la manière dont les Taïtiens divisent le temps ; nous avons cependant observé que, lorsqu’ils parlent du temps passé ou à venir, ils n’emploient jamais d’autre terme que malama, qui signifie lune : ils comptent treize de ces lunes, et recommencent ensuite par la première de cette révolution ; ce qui démontre qu’ils ont une notion de l’année solaire. Ils nous a été impossible de découvrir comment ils calculent leurs mois, de façon que treize de ces mois répondent à l’année ; car ils disent que chaque mois a vingt-neuf jours, en y comprenant un de ces jours dans lequel la lune n’est pas visible. Ils nous ont annoncé souvent les fruits qui seraient de saison, et le temps qu’il ferait dans chacun de ces mois, par lesquels ils ont des noms particuliers : ils donnent un nom général à tous les mois pris ensemble, quoiqu’ils ne s’en servent que lorsqu’ils parlent des mystères de leur religion.

» Le jour est divisé en douze parties, six pour le jour et six pour la nuit, et chaque par-