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longueur. Les Taïtiens emploient ces pahiés dans les combats, ainsi que les plus grands ivahahs, mais plus particulièrement pour les longs voyages. Le pahié de combat, qui est le plus grand de tous, est garni d’une plateforme qui est proportionnellement plus large que celle de l’ivahah, parce que sa forme le met en état de soutenir un beaucoup plus grand poids. Les pahiés de voyage sont ordinairement doubles, et leur grandeur moyenne est celle de nos gros bateaux de mer ; ils font quelquefois d’une île à l’autre des voyages d’un mois, et nous avons de bonnes preuves qu’ils sont quinze ou vingt jours en mer, et qu’ils pourraient y rester plus long-temps, s’ils avaient plus de moyens d’y garder des provisions et de l’eau douce.

» Lorsque ces pirogues portent une seule voile, elles font usage d’un morceau de bois attaché au bout de deux perches mises en travers du bâtiment, et qui sont saillantes de six à dix pieds, suivant la grandeur de la pirogue : en quoi elles ressemblent aux prowollans des îles Larrons, et c’est ce que la relation du voyage d’Anson nomme balancier. Les haubans sont attachés à ce balancier, qui est absolument nécessaire pour orienter le bateau, lorsqu’il souffle un vent frais.

» Quelques-uns de ces pahiés ont un seul mât, et d’autres deux : ces mâts sont composés d’une seule perche ; et quand la longueur de la pirogue est de trente pieds, celle du mât