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quelquefois dix-sept à dix-huit pieds de haut, quoique la pirogue en elle-même n’en ait guère que trois. Ces derniers ivahahs ne vont jamais à la mer : on les attache ensemble par les côtés, à la distance d’environ trois pieds, avec de grosses cordes d’écorce, qu’on passe à travers le bâtiment, et qu’on amarre sur les plats-bords. Ils dressent sur l’avant de ces ivahahs un échafaud ou plate-forme d’environ dix ou douze pieds de long, un peu plus large que les pirogues, et qui est soutenue par des poteaux de six pieds d’élévation. Les combattans, qui ont pour armes de trait les frondes et les javelines, se placent sur cette plate-forme ; ils ne se servent de leurs arcs et de leurs flèches que pour se divertir, comme on s’amuse chez nous au disque et au palet, ce qui doit être rangé au nombre des singularités qu’on remarque dans les mœurs de ce peuple. Les rameurs sont assis au-dessous de ces plates-formes ; ils reçoivent les blessés et font monter de nouveaux hommes à leur place. Quelques-unes de ces pirogues ont dans toute leur longueur une plate-forme de bambous ou d’autres bois légers, beaucoup plus large que tout le bâtiment, qui porte alors un bien plus grand nombre de combattans ; mais nous n’en avons vu qu’une équipée de cette manière.

» Les ivahahs de pêche ont de dix à quarante pieds de longueur ; tous ceux qui ont vingt-cinq pieds de long et plus, de quelque espèce qu’ils soient, portent des voiles dans