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les enfans dès leurs premières années ; elle est accompagnée d’ailleurs de paroles qui expriment encore plus clairement la lubricité. Les Taïtiens observent la mesure avec autant d’exactitude que nos meilleurs danseurs sur les théâtres d’Europe. Ces amusemens, permis à une jeune fille, lui sont interdits dès le moment qu’étant devenue femme, elle peut mettre en pratique les leçons et réaliser les symboles de la danse.

» On ne peut pas supposer que ces peuples estiment beaucoup la chasteté : les hommes offrent aux étrangers leurs sœurs ou leurs filles, par civilité ou en forme de récompense ; et l’infidélité conjugale, même dans la femme, n’est punie que par quelques paroles dures ou par des coups légers. Ils portent la licence des mœurs et la lubricité à un point que les autres nations dont on a parlé depuis le commencement du monde jusqu’à présent n’avaient pas encore atteint, et qu’il est impossible de concevoir.

» Un nombre très-considérable de Taïtiens des deux sexes forment des sociétés singulières, où toutes les femmes sont communes à tous les hommes ; cet arrangement met dans tous leurs plaisirs une variété perpétuelle dont ils ont tellement besoin, que le même homme et la même femme n’habitent guère plus de deux ou trois jours ensemble.

» Ces sociétés sont distinguées sous le nom d’arreoï ; ceux qui en font partie ont des as-