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espèce de noix huileuse, dont ils embrochent plusieurs dans une baguette ; après avoir allumé celle qui est à un des bouts, le feu prend ensuite à la seconde, en brûlant en même temps la partie de la brochette qui la traverse, comme la mèche de nos bougies. Lorsque la seconde est consumée, le feu se communique à la troisième, et ainsi de suite ; quelques-unes de ces chandelles brûlent pendant un temps considérable, et donnent une lumière assez forte. Les Taïtiens se couchent ordinairement une heure après que le crépuscule du soir est fini ; mais, lorsqu’ils ont des étrangers qui passent la nuit dans leurs habitations, ils laissent communément une de ces chandelles allumée pendant la nuit, probablement pour être à portée de veiller sur celles de leurs femmes dont ils ne veulent pas faire les honneurs à leurs hôtes.

» En d’autres pays, les petites filles et toutes les personnes du sexe qui ne sont pas mariées, sont supposées ignorer entièrement les mystères de l’amour ; leur conduite et leur conversation sont soumises à la plus grande réserve, et on a soin d’écarter de leur esprit toutes les idées et les images qui tiennent à l’amour. Il arrive précisément ici le contraire ; parmi les divertissemens de ces insulaires, il y a une danse appelée timodory, exécutée par des jeunes filles, toutes les fois qu’elles peuvent se rassembler au nombre de huit ou dix. Cette danse est composée de postures et de gestes extrêmement lascifs, auxquels on accoutume