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tion que de dormir et manger. Ceux qui sont plus âgés sont moins paresseux, et les jeunes garçons et les petites filles restent éveillés pendant tout le jour, par l’activité et l’effervescence naturelle de leur âge.

» En rapportant les incidens qui nous arrivèrent pendant notre séjour dans l’île, j’ai déjà parlé de leurs amusemens, et en particulier de leur musique, de leur danse, de leur combat de lutte, de leur maniement de l’arc ; ils se disputent aussi quelquefois à qui jettera le mieux une javeline. En lançant une flèche, ils ne visent point à un but, mais à la plus grande distance ; en décochant la javeline, au contraire, ils ne cherchent pas à la pousser le plus loin possible, mais à frapper une marque qui est fixée : cette javeline est d’environ neuf pieds de long ; le tronc d’un bananier, placé à environ soixante pieds de distance, sert de but.

» Les flûtes et les tambours sont les seuls instrumens de musique qu’ils connaissent ; les flûtes sont faites d’un bambou creux d’environ un pied de long ; et, comme nous l’avons déjà dit, elles n’ont que deux trous, et par conséquent que quatre notes, avec lesquelles ils ne semblent avoir composé jusqu’ici qu’un air : ils appliquent à ces trous l’index de la main gauche et le doigt du milieu de la droite.

» Le tambour est composé d’un tronc de bois de forme cylindrique, creusé, solide à l’un des bouts, et recouvert à l’autre avec la peau d’un requin : ils n’ont d’autres baguettes que