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mer et les montagnes. Pour former l’emplacement de leurs cases, ils ne coupent des arbres qu’autant qu’il le faut pour empêcher que le chaume dont elles sont couvertes ne pourisse par l’eau qui dégoutterait des branches, de manière qu’en sortant de sa cabane le Taïtien se trouve sous un ombrage le plus agréable qu’il soit possible d’imaginer ; ce sont partout des bocages d’arbres à paîn et de cocotiers sans broussailles, et entrecoupés de chaque côté par des sentiers qui conduisent d’une habitation à l’autre. Rien n’est plus délicieux que ces ombrages dans un climat si chaud, et il est impossible de trouver de plus belles promenades. Comme il n’y a point de broussailles, on y goûte la fraîcheur ; un air pur y circule librement ; et les maisons n’ayant point de murailles, elles reçoivent les vents du côté qu’ils soufflent. Je vais donner une description particulière d’une de ces habitations d’une moyenne grandeur ; comme la structure est la même partout, on pourra de là se former une idée exacte de celles qui ont plus d’étendue, ou qui en ont moins.

» Le terrain qu’elle occupe est un parallélogramme de vingt-quatre pieds de longueur et de onze de large ; le toit pose sur trois rangées de colonnes ou de poteaux parallèles entre eux, un de chaque côté, et l’autre au milieu ; cette couverture est formée de deux plans inclinés qui se réunissent par l’extrémité supérieure et, qui se terminent en faîte comme les