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effet agréable. J’ai vu une femme qui en portait cinq ou six pelotons. Ils placent parmi ces cheveux des fleurs de différente espèce, et en particulier du jasmin du Cap, dont ils ont toujours une grande quantité plantée près de leur maison. Les hommes, qui, comme je l’ai observé, relèvent leurs cheveux sur le sommet de la tête, y mettent quelquefois une plume de la queue du paille-en-cul ; d’autres fois ils portent une espèce de guirlande bizarre composée de diverses fleurs placées sur un morceau d’écorce de bananier, ou collées avec de la gomme sur du bois. Ils portent aussi une sorte de perruque faite de cheveux d’hommes et de poil de chien, ou peut-être de filasse de cocos attachée sur un réseau qui se place sous les cheveux naturels, de manière que cette parure artificielle est suspendue par-derrière. Excepté les fleurs, les Taïtiens connaissent peu d’autres ornemens : les deux sexes ont des pendans d’oreilles d’un seul côté. Lorsque nous arrivâmes dans l’île, ils y employaient de petites coquilles, des cailloux, des graines, des pois rouges ou de petites perles dont ils enfilent trois dans un cordon ; mais nos quincailleries servirent bientôt seules à cet usage.

» Les enfans sont entièrement nus ; les filles jusqu’à l’âge de trois ou quatre ans, et les garçons jusqu’à celui de six ou sept.

» Nous avons déjà eu occasion de parler des maisons ou plutôt des huttes de ce peuple : elles sont toutes bâties dans le bois entre la