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partiennent, sont obligés d’être habillés plus à la légère. Dans la chaleur du jour ils vont presque nus ; les femmes n’ont qu’un mince jupon, et les hommes qu’une ceinture qui couvre les reins. Comme la parure est toujours incommode, et surtout dans un pays chaud, où elle consiste à mettre une couverture sur une autre, les femmes d’un certain rang se découvrent toujours vers le soir, jusqu’à la ceinture, et elles se dépouillent de tout ce qu’elles portent sur la partie supérieure du corps, avec aussi peu de scrupule que nos femmes quittent un double fichu. Lorsque les chefs nous rendaient visite, quoiqu’ils portassent sur les hanches plus d’étoffe qu’il n’en fallait pour habiller douze hommes, ils avaient d’ordinaire le reste du corps entièrement nu.

« Leurs jambes et leurs pieds ne sont point couverts ; ils se garantissent le visage du soleil au moyen de petits bonnets de natte ou de feuilles de cocotier, qu’ils font dans quelques minutes, lorsqu’ils en ont besoin ; ce n’est pourtant pas là toute leur coiffure : les femmes en outre portent quelquefois de petits turbans, ou bien une autre parure qu’ils appellent tomou, et qui leur sied beaucoup mieux. Le tomou est composé de cheveux tressés en fils, qui ne sont guère plus gros que de la soie à coudre. M. Banks en a de pelotons qui ont plus d’un mille de long sans un seul nœud. Ils arrangent une profusion de ces cheveux autour de la tête, et d’une manière qui produit un