Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/158

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

» Les Taïtiens sont d’une taille et d’une stature supérieure à celle des Européens. Les hommes sont grands, forts, robustes, bien faits. Le plus grand que nous ayons vu avait six pieds trois pouces et demi ; il était habitant d’une île voisine appelée Houaheiné. Les femmes d’un rang distingué sont en général au-dessus de notre taille moyenne ; mais celles d’une classe inférieure sont au-dessous, et quelques-unes même sont très-petites : cette diminution dans la stature vient vraisemblablement de leur commerce trop prématuré avec les hommes ; de toutes les circonstances qui peuvent affecter la taille, c’est la seule dans laquelle elles différent des femmes d’un rang supérieur.

» Leur teint est de ce brun clair ou olive que plusieurs Européens préfèrent au plus beau teint blanc et rosé. Il est trèsèfoncé chez les insulaires qui sont exposés à l’air et au soleil ; mais dans ceux qui vivent à l’abri, et surtout chez les femmes d’une classe supérieure, il conserve sa nuance naturelle ; leur peau délicate est douce et unie ; leurs joues n’offrent pas les même teintes que nous appelons du nom de couleurs. La forme de leur visage est agréable ; les Taïtiens n’ont les os des joues élevés, les yeux creux, ni le front proéminent. Le seul trait qui ne réponde pas aux idées que nous avons de la beauté, est le nez, qui, en général, est un peu aplati. Leurs yeux, et surtout ceux des femmes, sont pleins d'expression, quelquefois étincelans de feu, ou remplis d’une douce sen-