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toute une flotte pourrait y faire de l’eau sans que les vaisseaux s’incommodassent les uns les autres. Il n’y a dans toute l’île d’autre bois à brûler que celui des arbres fruitiers ; il faut l’acheter des naturels du pays, ou bien se brouiller avec eux. On rencontre à l’ouest de cette baie quelques havres dont il n’est pas nécessaire de donner une description.

» Excepté la partie qui borde la mer, la surface du pays est très-inégale ; elle s’élève en hauteurs qui traversent le milieu de l’île, et y forment des montagnes qu’on peut voir à soixante milles de distance. Entre le pied de ces montagnes et la mer règne une bordure de terre basse qui environne presque toute l’île ; les hauteurs aboutissent directement sur les bords de l’Océan en bien peu d’endroits. La largeur de cette bordure varie ; mais elle n’a nulle part plus d’un mille et demi. À l’exception du sommet des montagnes, le sol est partout extrêmement gras et fertile, arrosé par un grand nombre de ruisseaux d’une eau excellente, et couvert d’arbres fruitiers de diverses espèces, dont le feuillage est si touffu, qu’il forme un bois continu ; quoique la cime des montagnes soit en général stérile et brûlée par le soleil, la terre y donne cependant des productions en plusieurs endroits.

» Quelques-unes des vallées et la terre basse, qui est située entre le pied des montagnes et la mer, sont les seules parties de l’île qui soient habitées ; elles sont très-peuplées. Les maisons