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le sentiment des insulaires n’avaient pas été unanime sur cette violence ; que quelques-uns voulaient qu’on les relâchât, et d’autres qu’on les retînt ; que, la dispute s’étant échauffée, ils en étaient venus des paroles aux coups, et qu’enfin le parti qui opinait pour la détention avait prévalu ; il dit encore que Webb et Gibson furent bientôt après ramenés par un détachement des insulaires, et qu’on les constitua prisonniers pour servir de nouveaux otages à la personne de leur chef ; qu’après quelque débat ils se décidèrent à renvoyer Webb pour m’informer de leur résolution, m’assurer que ses compagnons étaient sains et saufs, et m’indiquer un endroit où je pourrais faire parvenir ma réponse. On voit par-là que, quelque fâcheuse que fût pour nous la détention des chefs, je n’aurais jamais recouvré mes gens sans cette précaution. Quand les chefs renvoyés du vaisseau débarquèrent à terre, on rendit la liberté aux prisonniers du fort, et après s’être arrêtés environ une heure avec M. Banks, ils s’en allèrent tous. À cette occasion, ainsi qu’ils avaient déjà fait dans une autre semblable, ils nous donnèrent des marques de leur joie par une libéralité que nous ne méritions guère ; ils nous pressèrent beaucoup d’accepter quatre cochons : nous refusâmes absolument de les recevoir en présent ; et comme ils persistèrent également à ne pas recevoir quelque chose en échange, nous laissâmes leurs cochons. En interrogeant les déserteurs nous