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reculer. Je dépêchai sur-le-champ M. Hicks dans la chaloupe avec un fort détachement de soldats pour enlever les prisonniers, et je dis à Toutahah qu’il devait envoyer avec eux quelques-uns de ses Taïtiens leur ordonner d’aider M. Hicks dans son entreprise, et enfin demander en son nom le relâchement des gens de mon équipage, qu’autrement sa personne en répondrait. Il consentit à tout volontiers : M. Hicks reprit mes hommes sans la moindre opposition, et sur les sept heures du matin du 11, il les ramena au vaisseau. Il ne put pourtant pas recouvrer les armes qu’on avait prises au sous-officier et au caporal ; mais une demi-heure après on les rapporta au vaisseau, et je mis alors les chefs en liberté.

» Lorsque je questionnai le sous-officier sur ce qui était arrivé à terre, il me répondit que les insulaires qui l’accompagnaient, ainsi que ceux qu’il rencontra dans son chemin, n’avaient voulu lui rien apprendre des déserteurs ; qu’au contraire ils l’avaient troublé dans ses recherches ; qu’en s’en revenant au vaisseau pour y prendre des ordres ultérieurs, ils avaient été saisis tout à coup par des hommes armés, qui, apprenant la détention de Toutahah, s’étaient cachés dans un bois pour exécuter ce projet ; qu’enfin ils avaient été attaqués dans un moment défavorable, que les Taïtiens leur avaient arraché les armes des mains, en déclarant qu’ils seraient détenus en prison jusqu’à ce que leur chef fut mis en liberté. Il ajouta pourtant que