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tièrement couverte de fruits de deux plantes qui sont particulières à Taïti. Il y avait près de la pyramide une petite figure de pierre grossièrement travaillée ; c’est le seul exemple de sculpture en pierre que nous ayons aperçu chez ces peuples ; les Taïtiens paraissaient y attacher un grand prix, car ils l’avaient couvert d’un hangar fait exprès pour le mettre à l’abri des injures du temps.

» Notre pinasse passa dans le seul havre qui soit propre pour un mouillage sur la côte méridionale d’Opoureoneï. Il est situé à environ cinq milles à l’ouest de l’isthme, entre deux petites îles qui gisent près du rivage, et qui sont éloignées l’une de l’autre à peu près d’un mille ; le fond y est bon par onze ou douze brasses d’eau. Nous étions près du district appelé Paparra, qui appartenait à Omao et Obéréa, nos amis, et nous nous proposions d’y coucher. Lorsque nous allâmes à terre, une heure avant la nuit, ils étaient absens ; ils avaient quitté leur habitation pour aller nous rendre visite au fort. Nous ne changeâmes pas pour cela de projet ; nous choisîmes pour logis la maison d’Obéréa, qui, quoique petite, était très-propre : il n’y avait d’autre habitant que son père, qui nous reçut de manière à nous faire penser que nous étions les bien-venus. Nous voulûmes profiter du peu de jour qui restait ; nous allâmes à une pointe de terre, sur laquelle nous avions vu de loin des arbres qu’ils appellent étoa, et qui distinguent ordinairement les lieux où ils en-