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c’était une maison déserte, près de laquelle il y avait une petite anse où la pinasse pouvait être en sûreté. Nous manquions de provisions, parce que depuis notre départ nous en avions trouvé très-peu. M. Banks alla tout de suite dans les bois pour voir s’il était possible de nous en procurer. Comme il faisait très-sombre, il ne rencontra personne, et ne trouva qu’une case inhabitée ; il ne rapporta qu’un fruit à pain, la moitié d’un autre, et quelques ahys. Nous les joignîmes à un ou deux canards et à quelques corlieux que nous avions : nous en fîmes un souper assez abondant, mais désagréable, faute de pain, dont nous avions négligé de nous pourvoir, espérant trouver des fruits à pain. Nous nous logeâmes sous le pavillon d’une pirogue appartenant à Tiary, qui nous accompagnait.

» Le lendemain matin 28, après avoir fait une autre tentative inutile pour nous procurer des provisions, nous dirigeâmes notre marche autour de la pointe sud-est de l’île, qui n’est couverte par aucun récif, mais ouverte à la mer, et où la côte est formée par le pied des collines. La côte de la partie la plus méridionale de l’île est couverte d’un récif, et la terre y est très-fertile. Nous fîmes cette route en partie à pied, et le reste du temps dans la pinasse. Lorsque nous eûmes parcouru environ trois milles nous arrivâmes à un endroit où nous vîmes plusieurs grandes pirogues et un certain nombre de Taïtiens, et nous fûmes agréablement surpris de