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à chaque pointe de la côte il y avait un bâtiment sépulcral ; nous en vîmes aussi plusieurs dans l’intérieur des terres. Ils étaient de la même forme que ceux d’Opoureonéï, mais plus propres, mieux entretenus, et décorés de plusieurs planches qu’on avait dressées de bout, et sur lesquelles on avait sculpté différentes figures d’oiseaux et d’hommes. Ils avaient représenté sur l’une de ces planches un coq peint en rouge et jaune, pour imiter le plumage de cet animal : nous en vîmes aussi où il y avait des portraits grossiers d’hommes élevés les uns sur la tête des autres. Nous n’aperçûmes pas un seul fruit à pain dans ce canton, quoiqu’il soit fertile et cultivé : les arbres étaient entièrement stériles, et il nous parut que les habitans se nourrissaient principalement de noix assez ressemblantes à une châtaigne, et qu’ils appellent ahy.

» Lorsque nous fûmes fatigués de marcher à pied nous appelantes la chaloupe. Les Indiens Titéboalo et Téahaou n’étaient plus avec nous. Nous conjecturâmes qu’ils étaient restés derrière, chez Ouahïtéa, attendant que nous allions les y rejoindre, en conséquence d’une promesse qu’ils nous avaient arrachée ; mais il ne fut pas en notre pouvoir de la remplir.

» Tiary cependant, et un autre Taïtien, s’embarquèrent avec nous ; nous allâmes jusque vis-à-vis une petite île appelée Otouraeïté. Il était nuit alors ; nous résolûmes de débarquer, et nos insulaires nous conduisirent dans un endroit où ils dirent que nous pourrions coucher ;